Le nazisme en perruque blonde

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Par Annie Lobé, journaliste scientifique.
Le 26 août 2014, mis à jour le 8 septembre 2014.

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“Qu’aurais-je fait, si j’avais été à leur place ?” s’est interrogé le 24 août 2014 M. Kader Arif, secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, lors de l’hommage rendu aux Espagnols de la colonne Dronne, la Nueve, qui pénétrèrent les premiers dans Paris pour la libérer, il y a soixante-dix ans. Éternelle et troublante question. Mais d’autres questions sont plus importantes aujourd’hui : Comment démasquer les nouvelles formes du nazisme ? Et comment contrer les nouvelles méthodes de génocide ?.

Le but caché des SS pendant la Seconde Guerre mondiale

Chacun croit que l’extermination des Juifs, des Tziganes, des homosexuels, des handicapés et des communistes était le but ultime poursuivi par Hitler et ses acolytes. Mais ce n’était qu’un début. Voici le témoignage de Marie-Claude Vaillant-Couturier, entendue comme témoin dans le cadre du procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis[1] :

“En ce qui concerne les expériences, j’ai vu dans le Revier (infirmerie), car j’étais employée au Revier, la file de jeunes juives de Salonique qui attendaient, devant la salle des rayons, pour la stérilisation. Je sais, par ailleurs, qu’on opérait également par castration dans le camp des hommes. En ce qui concerne les expériences faites sur les femmes, je suis au courant parce que mon amie, la doctoresse Hadé Hautval, de Montbéliard, qui est rentrée en France, a travaillé pendant plusieurs mois dans ce bloc pour soigner les malades. Mais elle a toujours refusé de participer aux expériences. On stérilisait les femmes, soit par piqûres, soit par opérations, ou également avec des rayons. J’ai vu et connu plusieurs femmes qui avaient été stérilisées. Il y avait parmi les opérées une forte mortalité. Quatorze Juives de France, qui avaient refusé de se laisser stériliser, ont été envoyées dans un commando de Strafarbeit, c’est-à-dire punition de travail.”

Monsieur Dubost (président du tribunal) : “Quel était le but poursuivi par les SS ?”

Madame Vaillant-Couturier : “Les stérilisations. Ils ne s’en cachaient pas ; ils disaient qu’ils essayaient de trouver la meilleure méthode de stérilisation pour pouvoir remplacer, dans les pays occupés, la population autochtone par des Allemands, au bout d’une génération, une fois qu’ils auraient utilisé les habitants comme esclaves pour travailler pour eux.”

En d’autres termes, si Hitler avait gagné sa guerre, ni vous ni moi ne serions là aujourd’hui. Nos grands parents (ou nos parents) auraient été stérilisés !

Le “programme” s’est-il définitivement arrêté en 1945 ? Non. Deux générations plus tard, le programme de stérilisation a bel et bien repris, et les préparatifs des prochains génocides[2] ont bel et bien commencé. Sournoisement : les méthodes ne sont plus si faciles à reconnaître, le nazisme a troqué la moustache contre une perruque blonde.

Avant la libération des camps d’extermination nazis, la population française n’était pas informée des horreurs qui y étaient perpétrées. De telles méthodes de génocide étaient inconcevables par un esprit humain normalement constitué. “Tout ce que nous savions, c’est que personne n’en était jamais revenu”, se souvient Jeanne, qui avait une vingtaine d’années et vivait à Levallois-Perret, près de Paris, pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’ignorance des victimes était une condition sine qua non de l’accomplissement du génocide : s’ils avaient su qu’une chambre à gaz était au bout du voyage, les suppliciés de l’Holocauste auraient refusé de monter dans les wagons, ils se seraient révoltés et auraient été tués sur place avant le départ !

Les nouvelles méthodes de génocide sont tout aussi inconcevables et dissimulées. Mais le raffinement a été poussé plus loin, puisque cette fois, non seulement les victimes sont dans l’ignorance, mais les exécuteurs également. Et leurs victimes sont ce qu’ils chérissent le plus.















[1]  Tribunal militaire international, Nuremberg, Tome VI (1947), Procès des grands criminels de guerre devant le tribunal militaire international. Publié par le secrétariat du tribunal sous la juridiction des autorités alliées de contrôle pour l’Allemagne. Texte officiel en langue française, tome VI : 22 janvier 1946 – 4 février 1946, p. 220.
























[2]  Voir l’article Technologies mortifères, une Histoire qui se rêpète ? d’Annie Lobé (seule la première page de cet article écrit en 2010 reprend les mêmes informations que celui que vous êtes en train de lire).


Les grands oubliés de la victoire 

“Paris libéré par lui-même”. Oui, par les FFI, Forces françaises de l’intérieur, commandées par le colonel Henri Rol-Tanguy, qui déclenche l’insurrection parisienne le 19 août 1944. Par les Français libres, qui avaient choisi l’exil et revenaient en combattants de la 2ème Division Blindée conduite par le général Leclerc. Et par des étrangers, aussi. Par des Anglo-Américains, bien sûr, car la Libération de Paris n’aurait pas été possible sans le débarquement allié du 6 juin 1944 sur les côtes normandes. Chacun sait ce que nous devons à tous ces valeureux soldats qui ont donné leur vie sur le sol français. Mais ils n’étaient pas les seuls.

Paris a aussi été libéré par des Républicains espagnols, par des Africains, par des Arméniens, par des Italiens… “Par des combattants de vingt-cinq nationalités”, selon le président de la République François Hollande, discourant le 25 août 2014 sur le parvis de l’Hôtel de Ville. On aurait aimé savoir quelles étaient ces vingt-cinq nationalités !

Il aura fallu attendre soixante à soixante-dix ans pour que, grâce au travail réalisé par l’historienne Christine Levisse-Touzé, directrice des musées Leclerc-Libération de Paris-Jean Moulin[3], et par l’écrivain et journaliste Evelyn Mesquida[4], des hommages soient rendus aux Espagnols de la Nueve (9e compagnie de la 2e DB) par les élus de la Ville de Paris, sous l’égide d’Anne Hidalgo, maire-adjointe puis maire de Paris et elle-même petite-fille de Républicains espagnols.[5]

Qui sait que les Républicains espagnols de la Nueve ont, pendant plusieurs jours, précédé de 15 kilomètres le reste de la Division Leclerc pendant les combats qui se sont déroulés entre la Normandie et Paris ?

Qui sait que les Républicains espagnols de la Nueve ont pénétré dans Paris 24 heures avant le général Leclerc ? Qui sait qu’ils ont été guidés par un Arménien, Dikran Lorenian,[6] commerçant crémier-fromager dans le 13ème arrondissement, qui a enfourché une motocyclette pour guider le capitaine Raymond Dronne de la porte d’Italie à la place de l’Hôtel de Ville en contournant les chicanes et les résistances allemandes ?

Qui sait que ce sont trois Espagnols de la Résistance intérieure qui, entrés les premiers à l’hôtel Meurice où siégeait le général von Choltitz et son état-major, les ont arrêtés et remis aux officiers de la 2e DB ? Ils s’appelaient Gutiérrez, Navarro et Sánchez.[7]

Celui qui a repris en France l’étendard de la haine contre l’étranger qualifierait sans doute cela de “détails de l’Histoire”.

Mais si le général de Gaulle n’avait pas menti aux Français en 1944, la France compterait peut-être aujourd’hui moins de racistes “de souche”.

Nous qui avons chanté à tue-tête pendant les colonies de vacances, mais sans avoir la moindre idée de sa signification, le refrain :
                      À la Bastille,
                      On voit passer les Espingoins
                      Debout sur les autochenilles.
                      On voit passer… - Qui ça ?
                      Les Espingoins… - Où ça ?
                      À la Bastille !

Nous voilà enfin éclairés…



















[3]  Musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin : 23, allée de la 2e Division Blindée – Jardin Atlantique, 75015 Paris. Ouvert tous les jours sauf lundi et jours fériés. L’entrée des collections permanentes est gratuite. http://www.museesleclercmoulin.paris.fr
[4]  Auteur de La Nueve 24 août 1944 : ces républicains espagnols qui ont libéré Paris. Traduction française de Serge Utgé-Royo. Editions Le Cherche-midi, Paris, 2011. Evelyn Mesquida est présidente de l’Association 24 août 1944 : www.24-aout-1944.org
[5]  Écouter, samedi 30 août 2014 à 16 h sur France Inter (FM 87,8 Mhz), la première émission d’Antoine Chao Comme un bruit qui court, à réécouter sur www.franceinter.fr/emission-comme-un-bruit-qui-court. Antoine Chao est l’un des reporters de l’équipe de feue Là-bas si j’y suis présentée par Daniel Mermet, mis à la retraite forcée cet été à 71 ans, alors qu’il aurait préféré continuer à mettre son grain de poivre sur les ondes.
[6]  www.24-aout-1944.org ;
Dikran Lorénian, l’éclaireur fortuit de la Nueve.
http://www.24-aout-1944.org/?Dikran-Lorenian-l-eclaireur





Rafael Gomez, l’intelligence de la survie

Rafael Gomez, 93 ans,[8] est l’un des deux héros survivants espagnols de la Nueve, avec Luis Royo. Seul Rafael a pu assister aux commémorations cette année. Il n’a été décoré de la Légion d’honneur qu’en 2012 et a exercé à Strasbourg la profession d’ouvrier. Sa bonté dans le regard quand il écoute inlassablement ceux qui viennent le remercier, les larmes aux yeux, ou lui raconter l’histoire de leur propre famille, sa simplicité et l’énergie qui se dégage de lui sont extraordinaires.

Treize jours après avoir libéré Paris, il est reparti avec la Nueve et toute la Division Leclerc pour libérer Nancy et Strasbourg, puis a franchi le Rhin et poursuivi la route, avec eux, jusqu’à planter le 4 mai 1945 le drapeau français sur le nid d’aigle de Hitler, le Berghof, à Berchtesgaden.

Rafael Gomez ! Voilà un homme qui est doté de la forme d’intelligence la plus utile qui soit : l’intelligence de la survie.

Il n’a pas de téléphone portable ni de tablette tactile.

Sait-il intuitivement que ces appareils accomplissent sournoisement le même programme que le nazisme ? Le génocide n’est plus apparent mais différé. C’est un génocide “intergénérationnel”, infligé par une génération (celle qui utilise actuellement les technologies sans fil) aux générations suivantes.

Lorsque des organismes en développement (fœtus, bébés, enfants et adolescents) sont exposés de façon permanente aux micro-ondes émises non-stop par tous les appareils sans fil, les effets sont irréversibles.

Les atteintes documentées par des études scientifiques[9] concernent l’incapacité future de reproduction (diminution du nombre d’ovocytes chez les filles, spermatogénèse bloquée chez les garçons), le cerveau (diminution de l’attention et de la mémorisation), le sommeil (diminution de la mélatonine), l’apparition de troubles liés à l’électro-hypersensibilité ainsi que de cancers chez l’enfant et l’adolescent.





[8]  Association du 24 août 1944 : “Rafael Gomez, un survivant de la Nueve. http://www.24-aout-1944.org/?Rafael-Gomez-le-dernier-survivant



























[9]  Voir les études dans l’article Le Coût d’État des gadgets sans fil
ou sur commande à SantéPublique éditions, 2 Boulevard Vauban, 66210 Mont-Louis (94 pages, 6 € + 2,20 € de participation aux frais de port).

Protéger les enfants, ce n’est plus à l’ordre du jour

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les enfants de Paris et de Londres avaient été envoyés à la campagne. Les adultes voulaient ainsi les protéger contre les traumatismes de la guerre.[10]

Mais aujourd’hui, alors que les micro-ondes et les radiofréquences ont été officiellement reconnues en 2011 comme “cancérogènes possibles pour les êtres humains” par le CIRC, Centre international de recherche sur le cancer[11], le Gouvernement et le Parlement ont décidé en 2013 d’imposer, dans toutes les salles de classe des écoles primaires, des écrans géants d’ordinateur, les “tableaux numériques interactifs”, et de distribuer des tablettes wifi aux 6,7 millions d’écoliers français.[12]

Or, même lorsque le wifi n’est pas activé, ces écrans, comme tous les écrans, émettent non seulement des champs magnétiques de fréquences extrêmement basses, classées depuis 2001 comme “cancérogènes possibles pour les êtres humains”, catégorie 2B[13], à l’instar des micro-ondes et des radiofréquences du wifi en 2011,[11] mais également des rayons X détectables avec un compteur Geiger.

Les rayons X sont des cancérogènes “sûrs” (catégorie 1), répertoriés comme tels par le CIRC dans la monographie n° 75 parue en 2000, dans laquelle il est mentionné (p. 300) que le niveau de risque pour le déclenchement d’un cancer après exposition aux rayons X ne dépend pas que de la dose reçue, mais également “de l’âge de l’exposition et de sa durée”.[14]

Or, dans les salles de classe, le premier rang d’élève est situé à seulement 1,50 mètre de l’écran géant du tableau numérique, car le professeur déplace son bureau sur le côté pour ne pas gêner la vision.

Autre problème qui concerne également les enfants : alors que les téléphones portables 2G n’émettaient leurs micro-ondes à pleine puissance que pendant les communications, les nouveaux smartphones 3G et 4G connectés à l’Internet émettent en permanence un niveau élevé de micro-ondes, et ce même en dehors des communications verbales ou de l’envoi de SMS ou de mails.

Le simple défilement de l’écran avec le doigt déclenche une salve de micro-ondes. Certains modèles émettent même quand on ne les touche pas, lorsqu’ils sont dans la poche ou dans le sac. L’exposition maximale se prolonge donc 24 heures sur 24, quelle que soit la durée des communications. Et elle se propage de façon intense sur plusieurs mètres alentour.

De plus, le nombre de fréquences émises augmente également, dans une bande qui s’étend désormais de 800 mégahertz à 2 600 méhagertz, incluant le wifi à 2 450 mégahertz, qui est la fréquence de fonctionnement des fours à micro-ondes, choisie parce qu’elle est la plus efficace pour échauffer les molécules d’eau, dont notre corps est composé à 70 %.

Les enfants dont la tête est située à hauteur de la poche dans laquelle se trouve le smartphone de Papa sont exposés au maximum.

La démultiplication de l’intensité de l’exposition procurée par la technologie 3G est également préoccupante dans les transports en commun, où le nombre de smartphones au mètre carré est très important.





[10] Paris Match, 14 septembre 1939 : “Mamans, vos enfants sont en sûreté”, in réimpression Hachette M-5987, Journaux de guerre n° 2, la seconde guerre mondiale : revivez-la comme ceux qui l’ont connue..., p. 12-15.

[11]  Monographie du CIRC n° 102 parue en 2013 :
Non-Ionizing Radiation, Part 2 : Radiofrequency electromagnetic fields, Volume 102 http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol102/mono102.pdf
Communiqué de presse n° 208 du 31 mai 2011 du Centre international de rechercher sur le Cancer.
Lancet Oncology, Volume 12, Number 7, p. 624-626, July 2011 : www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(11)70147-4/fulltext?_eventId=login
Étude intégrale : www.wirelesswatchblog.org/wp-content/uploads/2011/06/Lancet-June-2011-11.pdf
[12]  Loi Peillon du 5 juin 2013. Voir les détails dans la publication Le Coût d’État des gadgets sans fil, op. cit.
[13]  Monographie du CIRC n° 80 parue en 2002 :
Non-Ionizing Radiation, Part 1 : Static and Extremely Low-Frequency (ELF) Electric and Magnetic Fields, Volume 80, ISBN 92-832-1280-0.
Voir aussi La fée électricité : fée ou sorcière ? op. cit., Chapitre 3 : “Cancérogènes possibles pour l’Homme, selon l’OMS”. p. 29-35.
[14]  Monographie du CIRC n° 75 parue en 2000 :
Ionizing Radiation, Part 1 : X- and Gamma- Radiation, and Neutrons, Volume 75, ISBN 92-832-1275-4.

Savoir pourquoi et savoir comment lutter aujourd’hui contre le nazisme

Face à ces nouvelles formes d’agression contre les enfants et les jeunes par de nouveaux produits de consommation courante, ni le Gouvernement ni les élus locaux, ni la plupart des parents ne semblent pour l’instant décidés à prendre les mesures énergiques qui pourraient empêcher la catastrophe à venir.

La maire de Paris Anne Hidalgo honore très bien les résistants. Mais des antennes-relais de téléphonie mobile diffusent à jet continu leurs micro-ondes sur toutes les écoles primaires de la capitale. Concrètement, rien n’est fait pour protéger les enfants, sauf dans quelques cas où les parents se mobilisent.

Nous sommes nombreux à savoir pourquoi lutter contre le nazisme.

Rafael Gomez, lui, sait comment lutter contre le nazisme. Et l’on se prend à espérer que François Hollande prenne dorénavant conseil auprès de lui, puisque le regretté Stéphane Hessel nous a quittés l’année dernière…

Qui peut croire que l’on combat le nazisme avec des mots tels que “croissance” ou “compétitivité des entreprises” ? Ce sont des mots d’eunuque, chacun le sait.

L’Histoire nous enseigne que lorsqu’une population s’appauvrit, elle se met en colère et cherche des responsables et des coupables. C’est bien normal. Mais il ne faut pas se tromper d’ennemi.


Débusquer la propagande du nazisme à perruque blonde

En France, le nazisme à perruque blonde réussit à faire croire aux pauvres que le pays s’appauvrit à cause de gens encore plus pauvres, venus de l’étranger, à qui l’on attribuerait des logements sociaux et “des soins médicaux gratuits, alors que d’autres n’ont pas les moyens de se soigner” ni de se loger.

C’est le discours que me tenait le 25 août au soir, en face du parvis de l’Hôtel de Ville de Paris, une jeune femme de 28 ans, qui déclarait fièrement adhérer au Front national “pour l’avenir de sa fille”. Venue avec des membres de son parti assister aux célébrations de la Libération de Paris, elle accompagnait leur candidat parisien aux élections municipales.

Cette jeune femme a-t-elle seulement entendu l’épopée héroïque des immigrés sans papiers de la 2e DB ? Fait-elle le lien, aujourd’hui, entre l’augmentation des bénéfices des grandes entreprises, l’augmentation du chômage et l’accroissement du déficit de l’État ? Pourquoi les grands patrons qui réclament toujours plus de cadeaux fiscaux, tandis que ses impôts augmentent, ne sont-ils pas son premier objet de grief ? L’idée qu’il est possible de leur présenter la note l’a-t-elle seulement effleurée ?

Quand je lui fais observer que la présidente de son parti a été adoubée et non élue de façon démocratique, et qu’elle n’a jamais gagné un centime par ses propres moyens, ayant eu tous ses jobs, puis ses postes d’élue, parce qu’elle était la “fille de”, elle répond : “Il s’agit de sa vie privée”.

Le nazisme en perruque blonde, c’est “Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais !”. Le sommet de la hiérarchie fustige “les assistés”, alors qu’il en fait partie.

Le nazisme en perruque blonde peut tout se permettre. Même affirmer qu’il n’est pas du nazisme. Le nazisme en perruque blonde peut paraître acceptable, voire même sympathique ou à tout le moins peut sembler être paré des atouts du “bon sens” parce qu’il nous fait oublier que la haine de l’étranger est, toujours, la première condition et la première étape qui conduit, dix ou vingt ans plus tard, aux guerres, aux meurtres de masse et au génocide.

Einstein l’a dit : “La folie, c’est de se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent.” Cette leçon de l’Histoire, voilà précisément ce que le nazisme en perruque blonde voudrait nous faire oublier.

Le nazisme en perruque blonde réussit à persuader cette jeune femme que les dérives constatées lors de ses rares prises de pouvoir effectives, comme à Orange, où le maire a confondu les comptes en banque municipaux et son portefeuille privé, “c’était il y a longtemps !”.

Le nazisme en perruque blonde rend cette jeune femme fière que sa fille ait donné un bouquet lors d’un meeting électoral. Il lui fait considérer comme normal le fait de scander devant sa fille, pendant ce meeting : “On est chez nous ! On est chez nous !”.


Le brun sous la perruque blonde

Au niveau européen, le nazisme en perruque blonde a maintenu ses diktats en faveur de l’austérité et de la réduction des déficits, en dépit de la vague brune qui a submergé les élections européennes du 25 mai 2014.[15] Est-ce de l’aveuglement ou s’agit-il d’une intention délibérée visant à accélérer la montée des extrêmes droites au sein des différents pays d’Europe ?

Un peu plus à l’Est, le nazisme en perruque blonde vient d’apporter, le 23 août 2014,[16] son soutien au président ukrainien fraîchement élu le 25 mai 2014, après un putsch perpétré le 22 février dernier par une coalition composée, entre autres, des néonazis d’un parti appelé Pravy Sektor (Secteur Droit). Dès le lendemain, le critère de la langue avait été utilisé pour introduire une discrimination entre les citoyens : le statut de langue régionale a été retiré au russe alors qu’elle est la langue maternelle d’une partie de la population.[17]

Trois mois après l’élection de ce nouveau président, des centaines de milliers de ses concitoyens, qui avaient osé se prononcer massivement pour l’indépendance, ont été privés de logement, de nourriture, d’eau et d’électricité par les bombardements perpétrés sous son commandement par l’armée régulière.[18]

N’est-il pas tout simplement en train d’inventer, avec le soutien d’une perruque blonde, une nouvelle méthode de génocide ?

Bloquer l’aide humanitaire destinée à des centaines de milliers de concitoyens, en faire fuir un million d’autres[19] et attendre que dans quelques semaines le retour du froid “règle leur compte” à tous les sans-abri : le nouveau président prétend ainsi résoudre le problème posé par la présence sur son territoire de “mercenaires étrangers”.[16]

Que dire de ses propres milices sur zone, la “Garde nationale” ? Composée de membres du Secteur Droit portant sur la manche un insigne comportant un symbole représentant une croix gammée, elle a été mise sur pied par le cofondateur du parti National Socialiste d’Ukraine, d’inspiration néo-nazie, renommé “Svoboda” en 2004, et qui avait pour emblème une rune de Wolfsanger (crochet de loup, utilisé dans certaines unités de la Waffen SS, par exemple la division Das Reich).[20]

C’est à la Garde nationale qu’a été confiée la surveillance de sites éminemment sensibles : les sites nucléaires civils et militaires.[21]







[15]  Le Point.fr, 26 mai 2014 : “Européennes 2014 : Angela Merkel loue la France”. http://www.lepoint.fr/europeennes-2014/angela-merkel-loue-la-france-26-05-2014-1827976_2095.php ;
France Culture.fr, émission L’esprit public, 1er juin 2014 : “Les résultats des élections européennes - Les conséquences politiques des élections européennes en France”. http://www.franceculture.fr/emission-l-esprit-public-les-resultats-des-elections-europeennes-les-consequences-politiques-des-ele
[16] Reuters.com, le 23 août 2014 : “Merkel says tightening Ukraine-Russia border is key to peace deal”. (Déclaration commune de Mme Angela Merkel et de M. Petro Poroshenko à Kiev).
[17]  Ria Novosti, 23 février 2014 : “Ukraine : la Rada abroge la loi sur le statut du russe”. http://fr.ria.ru/world/20140223/200560426.html



[18]  Le Monde.fr, 11 août 2014 : Ukraine : combats, négociations, crise humanitaire... quelle est la situation dans l’Est ? http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/08/11/combats-negociations-situation-humanitaire-quelle-est-la-situation-dans-l-est-de-l-ukraine_4470095_3214.html ;
Lescrises.fr, 22 août 2014 : “Ukraine : vers l’effondrement” http://www.les-crises.fr/ukraine-vers-l-effondrement/
[19] Rt.com, 2 septembre 2014 : “HRW : Civilian death toll in E. Ukraine rising due to ‘indiscriminate and unlawful’ shelling”. (HCR : Le nombre important de victimes civiles dans l’Est de l’Ukraine est dû à des bombardements ‘non-ciblés et illégaux’). http://rt.com/news/184400-hwr-ukraine-indiscriminate-shelling/
[20] Il s’agit d’Andrey Parubiy, qui a remis le 7 août 2014 sa démission de la fonction de secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, tout en restant dans l’équipe présidentielle pour continuer à “assurer l’assistance au front et aux bataillons de volontaires”. Il avait été nommé le 27 février 2014. http://rt.com/news/178760-ukraine-security-chief-resigns/ ;
Ria Novosti, 14 août 2014 : “Azov, Donbass, Secteur droit : les symboles SS revisités en Ukraine”. http://fr.ria.ru/discussion/20140814/20214538.html
[21] Rt.com, 31 août 2014 : , “Ukrainian nuclear plant vulnerable to Kiev’ artillery strikes – Greenpeace expert”. http://rt.com/news/184004-greenpeace-zaporizhia-npp-danger/

Barrer la route au nazisme... sous toutes ses formes

En Espagne, après le pronunciamiento du général Franco contre la République en 1936, qui déclencha une terrible guerre civile, le soutien à Franco de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste en hommes (près de 100 000 au total) et en matériel militaire fut déterminant, entre 1936 et 1939, pour vaincre les centaines de milliers de farouches défenseurs de la République, anarchistes, communistes et socialistes, aidés par 35 000 “brigadistes” internationaux parmi lesquels des personnalités françaises telles que Henri Rol-Tanguy, celui-là même qui contresignera, le 25 août 1944 à Paris, avec le général Leclerc, la capitulation du général von Choltitz.

De surcroît, l’Espagne franquiste avait été ouvertement soutenue par le Maréchal Pétain, premier ambassadeur nommé par la France en mars 1939.

Les Républicains espagnols combattant le nazisme sur le sol français jusqu’en 1945 espéraient donc, à juste titre, recevoir après la victoire l’aide de la France pour retourner en Espagne chasser le Caudillo Franco.

“Mais cela ne s’est pas passé ainsi”.[22]

Ils étaient 146 braves à débarquer en Normandie avant de libérer Paris. Il ne seront que 16 à arriver à Berchtesgaden. Les autres sont morts ou ont été blessés. Trahies, les promesses qui leur avaient été faites ne seront jamais réalisées. Et Franco restera au pouvoir en Espagne jusqu’à sa mort naturelle en 1975. Presque 40 ans !

À défaut d’avoir rendu à l’Espagne sa République, Rafael Gomez est aujourd’hui en mesure de dispenser au chef de l’État sa sagesse pour rendre à la France le discernement qui lui manque.

La France pourrait ainsi se protéger elle-même contre les rêves de pouvoir d’une famille monarchique, qui tient les rênes d’un parti dynastique où le pouvoir se transmet de père en fille.

La France pourrait aussi retrouver sa lucidité et cesser de soutenir en Europe un gouvernement à composante ouvertement néonazie : le président ukrainien s’est vu accorder par l’OTAN le 4 septembre 2014 une enveloppe de 15 millions d’euros pour soutenir sa guerre, à laquelle la France va abonder sur des “fonds spéciaux”.[23]

Si le cessez-le-feu qu’il a proposé à effet du 5 septembre 2014 n’avait pas pour objectif principal d’empêcher les rebelles de gagner trop de terrain avant que les 4 000 soldats de l’OTAN aient pris position dans les pays Baltes le long des frontières avec la Russie, le nouveau président ukrainien n’aurait pas manqué de demander aussi à ses amis américains et européens une enveloppe pour reconstruire avant l’hiver les villes détruites par ses bombardements…

L’on voit assez bien l’intérêt que peuvent avoir les USA à déployer une “force d’action rapide” sur le territoire européen et à contourner l’accord OTAN-Russie signé en 1997. En revanche, on a du mal à comprendre en quoi les visées fantasmées ou réelles de la Russie sur l’Ukraine représentent une menace pour la France : si le président ukrainien Ianoukovitch n’avait pas été destitué le 22 février 2014, c’est la Russie qui mettrait en ce moment la main à la poche pour soutenir son voisin direct, après lui avoir accordé de substantielles réductions sur le prix du gaz.[24] Et les approvisionnements du reste de l’Europe, dont la France, pour l’hiver prochain ne seraient pas menacés ![25]

Au lieu de cela, pour contourner l’accord OTAN-Russie de 1997 par lequel l’OTAN s’engageait à ne pas installer de bases permanentes en Europe de l’Est, les Européens devront financer, en sus de la rotation des 4 000 soldats, le déplacement régulier des infrastructures et des fournitures, incluant les armes, les munitions et le carburant. Des cibles idéales pour des terroristes de l’intérieur.

Quant à la lutte contre les terroristes de l’Etat islamique en Irak et au Levant, qui promettent de s’attaquer bientôt aux pays occidentaux après s’être emparés de places fortes en Irak et en Syrie, il aurait suffi de prendre en temps utile des sanctions à l’encontre de leurs bailleurs de fonds pour prévenir ce risque.[26]

Dans un tout autre registre, la France devrait préserver ses enfants et ses adolescents de la pire des maladies qui ne font pas physiquement souffrir, la stérilité future. Dans tous les lieux qu’ils fréquentent : écoles, centres de loisirs, installations sportives, collèges, lycées, universités, musées, la France devrait renoncer à introduire massivement le numérique.[27] Le wifi devrait être interdit et les antennes-relais installées à moins de 100 mètres, démontées. Ces deux dernières mesures valent également pour les réseaux de transports publics, RATP, SNCF, etc.

Les parents, eux, seraient bien avisés de décider, dès aujourd’hui et sans attendre les mesures gouvernementales, de prendre l’habitude de maintenir leurs smartphones éteints en présence de leurs enfants.

Dans les transports en commun, les voyageurs devraient également éteindre leurs portables et s’abstenir de toute utilisation, de la même manière qu’ils s’abstiennent de fumer’!


Une nouvelle méthode de génocide a été inventée. Il faut la dénoncer, maintenant, et la contrer, énergiquement !























[22]  La Nueve mise en espace par Armand Gatti, lecture présentée le 23 août 2014 à La Parole Errante à Montreuil, à revoir le samedi 6 septembre 2014 à 15 heures au cinéma La Clef, 34, rue Daubenton, 75005 Paris, Métro Censier-Daubenton. Entrée libre. Ce spectacle composé par Jean-Marc Luneau à partir des témoignages recueillis par Evelyn Mesquida (voir note4) inclut plusieurs chansons interprétées avec une fougue toute espagnole par les comédiens conduits par Serge Ute-Royo, dont celle des Espingoins.












[23]  New York Times, 1er septembre 2014 : “NATO Wiegs Rapid Response Force for Eastern Europe”.
Libération, 4 septembre 2014 : “Obama resserre les rangs de l’Otan”.













[25]  Le Figaro, samedi 30 et dimanche 31 août 2014, p. 7 : “Moscou met en garde l’Europe pour le gaz cet hiver”.







[26]  Ria Novosti, 31 août 2014 : “Terrorisme : l’Europe risque d’être attaquée dans un mois (roi d’Arabie saoudite). http://fr.ria.ru/world/20140831/202299222.html ;
RTL, 21 août 2014 : “Irak : comment se finance l’État Islamique, le groupe terroriste le plus riche au monde”. http://www.rtl.fr/actu/international/irak-comment-se-finance-l-etat-islamique-le-groupe-terroriste-le-plus-riche-au-monde-7773823563 ;
Europe 1, 17 juin 2014 : “Comment EIIL est devenu le groupe terroriste le plus riche au monde”. http://www.europe1.fr/international/comment-eiil-est-devenu-le-groupe-terroriste-le-plus-riche-au-monde-2155215 ;
Le Monde.fr, 8 octobre 2012 : “Financement de l’islamisme radical : un ex-chef de la DST met en cause le Qatar et l’Arabie saoudite”. http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/08/financement-de-l-islamisme-radical-un-ex-chef-de-la-dst-met-en-cause-le-qatar-et-l-arabie-saoudite_17716_3224.html
[27]  Libération.fr, 2 septembre 2014 : “À Clichy-sous-bois, Hollande rentre en numérique”.

 

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