Le coût d’État des gadgets sans fil

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Le coût d’État des gadgets sans fil

Par Annie Lobé, journaliste scientifique.
Le 22 mai 2013, mis à jour le 16 juillet 2013 et le 31 mai 2014.
Suivi de Nouveau capitalisme ou nouvelle guerre ? rédigé en 2005.

 

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Sommaire Deuxième partie Troisième partie Quatrième partie Cinquième partie

Placer le numérique au cœur de la refondation de l’école en équipant de tablettes tactiles 6,7 millions d’écoliers et 150 000 enseignants en deux ans, et de tableaux interactifs l’ensemble des classes primaires (pour un coût non encore dévoilé, mais qui dépassera forcément les 2 milliards d’euros) ; Débloquer 20 milliards d’euros pour déployer le très haut débit sur l’ensemble du territoire, en réduisant la participation de l’État dans les entreprises publiques ; Et remplacer les 35 millions de compteurs électriques installés dans les foyers français par des compteurs dits “intelligents” qui transmettent par radiofréquence la consommation à chaque seconde, ce pour la modique somme de 5 à 7 milliards d’euros, « en principe » non répercutée aux usagers. Tel est le programme numérique récemment annoncé par les membres du gouvernement : un véritable coup d’État des lobbies des télécoms et de l’électricité contre la santé publique, d’un coût faramineux pour les finances publiques.

Alors que le Centre international de recherche sur le cancer, rattaché à l’OMS, a officiellement déclaré le 31 mai 2011 que les radiofréquences émises par tous ces appareils « peuvent causer le cancer », tout comme les fréquences extrêmement basses, également émises par tous ces appareils, et classées dans la même catégorie par la même autorité sanitaire depuis 2001.

Et tandis que 1 000 nouveaux cas de cancers étaient diagnostiqués chaque jour en France en 2011 (dont 700 pour l’année entière sur des adolescents de 15 à 19 ans) et qu’un nombre croissant de personnes deviennent électro-hypersensibles depuis la généralisation du wifi en 2007.

Nos ministres sont-ils fous ?
[1]
[1]  Sources : Le Figaro économie, lundi 6 mai 2013, p. 21 : « L’État veut réduire sa participation dans certaines entreprises publiques » ; Discours de Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, le 13 décembre 2012 et son projet de loi n° 653 « pour la refondation de l’école » adopté le 19 mars 2013 ; http://droit-finances.commencamarche.net/faq/8791-compteur-linky-prix-et-formalite-d-installation ; bfmtv.com/economie/compteur-electrique-linky-cout-grimpe-496506.html : « Compteur Linky : le coût grimpe encore » ; Communiqué n° 208 du Centre international de recherche sur le cancer du 31 mai 2011 ; Lexpress.fr, 12 juillet 2011 : « 1000 nouveaux cas de cancer par jour en 2011  » ; L’Express, 9 janvier 2013, p. 25 : « Cancer : un foyer pour les ados ».

Avis au lecteur, 14 juin 2013

Cet article a été écrit dans le but principal de prévenir les députés et sénateurs français des conséquences graves de l’adoption imminente d’un projet de loi présenté par le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon prévoyant la distribution de tablettes tactiles à « tous les élèves » à partir du cours préparatoire, au cours duquel les élèves apprennent à 6 ans à lire, écrire et compter. Introduit en cours d’examen par un amendement déposé par son rapporteur Yves Durand (PS), cet aspect du projet de loi était largement ignoré.

Références scientifiques à l’appui, le présent article pointe les effets d’une exposition dès le plus jeune âge aux deux types d’ondes émises par ces tablettes tactiles, qui ne sont rien d’autre que de gros téléphones portables émettant en wifi, fréquence des fours à micro-ondes et également en basses fréquences, comme tous les appareils électriques. En résumé, ces effets graves sont au nombre de quatre : cancer, électro-hypersensibilité, destruction de l’acétylcholine (neurotransmetteur de l’apprentissage, de l’attention et de la mémoire) et stérilité future par destruction des ovocytes chez les fillettes et fermeture des canaux séminifères chez les garçons.

Le présent article a été adressé par mail aux 348 sénateurs le mercredi 22 mai 2013. Seuls 25 d’entre eux ont lu ce mail qui contenant un extrait de cet article, la totalité étant annexée en pièce jointe. Le 24 mai 2013, 176 sénateurs ont voté pour le projet de loi (171 contre).

Le présent article a ensuite été adressé par mail à 574 députés le mercredi 29 mai 2013. 111 d’entre eux ont lu ce mail. La majeure partie des références et des sources était à cette date déjà consultable en ligne sur le site www.santepublique-editions.fr. Le mercredi 5 juin 2013, 304 députés ont adopté cette loi en deuxième lecture (204 contre).

Le samedi 8 juin 2013 se réunissait à l’Assemblée Nationale le Parlement des enfants : 577 « délégués juniors » élus par leurs camarades de classe, et accompagnés d’un parent, sont venus siéger pendant une journée dans l’Hémicycle. Certains députés étaient présents pour les accueillir, d’autres non.

L’auteur de cet article s’est rendue devant l’Assemblée Nationale ce jour-là pour prévenir les parents de ce qui venait d’être voté incognito trois jours plus tôt.

Le matin, un député à qui elle a demandé s’il avait lu son mail lui a rétorqué trois fois : « Occupez-vous de vos oignons ». Il a refusé de donner son identité. En fin d’après-midi, un autre député lui a répondu trois fois : « Je suis avec ma fille » (environ 4 ans) pour justifier de ce qu’il ne souhaitait pas répondre plus avant à ses questions, après avoir toutefois précisé qu’il avait lu l’article « en entier ». Il a donné son identité, ce qui a permis à l’auteur de relever son nom sur la liste de ceux qui ont voté « pour ».

Et vous, qu’auriez-vous fait après avoir lu ce qui suit ?


Avis au lecteur, 31 mai 2014,
un an après l’adoption de la loi sur la refondation de l’école

Le ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon a été remplacé par Benoît Hamon, qui a déclaré au Journal du Dimanche le 3 mai 2014 vouloir accélérer la mise en place du numérique à l’école. Il attribue l’alarmante baisse du niveau des élèves français, confirmée par l’étude internationale PISA, à la mise en place en 2008 de la semaine de quatre jours, et maintient le cap sur l’ouverture des classes le mercredi matin, au grand dam des professeurs des écoles et des parents, majoritairement opposés à cette réforme des rythmes scolaires.

En lisant les lignes qui suivent, vous comprendrez que le nouveau ministre a tout faux. Car c’est le manque de sommeil qui est le principal responsable des retards et des difficultés d’apprentissage. Or, les enfants sont déjà privés de sommeil par les jeux numériques qui les empêchent de dormir tôt. Tout comme la télévision, ces jeux sont addictifs et certains enfants y consacrent quotidiennement des heures précieuses volées au temps de sommeil, voire même à celui nécessaire aux devoirs. De plus, les champs électromagnétiques qu’ils émettent (basses fréquences et micro-ondes) empêchent la sécrétion de l’acétylcholine, le neurotransmetteur de l’apprentissage, de la mémorisation et de l’attention, et empêchent également la sécrétion de la mélatonine, l’hormone naturellement produite dans le cerveau qui induit le sommeil en supprimant l’activité de certains neurones. L’exposition au tableau numérique interactif dans la salle de classe, prélude à l’introduction des tablettes individuelles, ne fera qu’amplifier ces processus biologiques.

Obliger les enfants à se lever tôt le mercredi matin n’est pas la solution, bien au contraire : la coupure du mercredi est bénéfique car elle permet aux enfants de se reposer. Il est certes, souhaitable de répartir de nouveau les apprentissages sur quatre jours et demi, mais il serait pour cela beaucoup plus profitable pour les enfants de revenir à la classe du samedi matin, qui était de mise auparavant.

Celles et ceux qui ont vécu à ce rythme lorsqu’ils étaient élèves se souviennent peut-être que c’était le moment choisi par la maîtresse pour une révision globale des principaux acquis de la semaine, sans stress et en faisant appel à la mémoire de tous les élèves. La boucle était bouclée, les cerveaux ainsi stimulés se préparaient au repos dominical avec le sentiment d’un accomplissement.

Pour les parents, c’est une matinée tranquille sans les enfants, dans l’intimité du couple, pour se reposer vraiment ou, au choix, pour les courses et le ménage.

Agnès se souvient avoir vécu une année à ce rythme, quand son fils, adolescent aujourd’hui, est entré au CP : « Pour l’accompagner à l’école le samedi matin et rentrer vite à la maison, j’enfilais rapidement ce qui me tombait sous la main sans avoir besoin de me préparer comme les autres jours où il fallait enchaîner avec le travail. Et à la fin de la matinée, il y avait une super ambiance devant l’école, tout le monde était détendu, les instits et les parents se parlaient. L’école du samedi matin ne gêne que ceux qui partent en week-end toutes les semaines, mais finalement ils ne sont pas si nombreux ! La plupart des familles ne partent en week-end que trois ou quatre fois par an. Ces jours-là, on peut manquer l’école sans que cela prête à conséquence. »

Seules les familles aisées partent en week-end toutes les semaines. Elles auraient les moyens de payer des répétiteurs pour remplacer les cours manqués... L’industrie du tourisme, dont certains prétendent qu’elle est à l’origine de la semaine de quatre jours, n’a même pas eu le temps d’en profiter car la crise de 2008 a durablement reconfiguré les modes de consommation des Français. Tant que la baguette magique qui permet de remplir les porte-monnaie des parents n’aura pas été inventée, la semaine d’école sur cinq jours dont le samedi matin restera le meilleur des rythmes scolaires, tant pour les enfants que pour l’économie française.

La ville de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, saute à pieds joints dans le numérique scolaire en annonçant l’installation, à partir de l’été 2014, de 100 tableaux numériques dans des classes primaires, après avoir mené une expérimentation dans quatre établissements (Tous Montreuil n° 114, 22 avril 2014, p. 9).

L’auteur de ces lignes, qui avait déjà tenté de sensibiliser, alors qu’il était candidat aux élections municipales, le nouveau maire Patrice Bessac (PCF) aux effets nocifs de ces appareils sur la santé des enfants en juin 2013, l’a de nouveau approché à l’issue d’une réunion publique consacrée aux rythmes scolaires le 17 mai 2014, au cours de laquelle il a déclaré à plusieurs reprises être guidé dans son action par le seul souci de « l’intérêt des enfants ».

Mais, tournant le dos pour couper court à la discussion, il s’est éloigné à grands pas dans le plus pur style de sa prédécesseure, Dominique Voynet (Verts).

Le maire adjoint à l’éducation, Belaïde Beddredine, rencontré à l’Hôtel de Ville le 25 mai 2014 au soir du scrutin des élections européennes, a commencé par prêter quelques minutes une oreille attentive, avant de rétorquer : « Vous me gonflez. Vous n’avez qu’à écrire un article ». Ce à quoi l’auteur de ces lignes a répondu que c’était fait, qu’il en avait déjà été informé et qu’il ne l’avait pas lu. Après s’être éloignée, l’auteur de ces lignes a lancé à l’élu quelques dizaines de minutes plus tard : « Vous me dites d’écrire un article, c’est bien cela ? » Sa réponse a fusé, devant plusieurs témoins : « J’en ai rien à foutre. Vous pouvez l’écrire, votre article, j’en ai rien à foutre ! ».

Il semblerait que ces élus suivent la voie tracée par les députés précédemment cités.

L’auteur de ces lignes espérait qu’une fois informés des éléments recueillis au cours de son enquête, les décideurs décideraient de protéger les enfants.

Le 30 juillet 2013, elle a adressé la version imprimée de son article à 14 ministres parmi lesquels le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et Vincent Peillon, Marisol Touraine, Fleur Pellerin et Cécile Duflot, respectivement chargés de l’éducation, de la santé, du numérique et du logement, la dernière étant une ministre écologiste.

Toutes ces tentatives pour stopper le rouleau compresseur du numérique à l’école sont restées sans effets. Si, dans des écoles équipées, à Montreuil ou ailleurs, des enfants sont atteints de cancer dans quelques mois ou quelques années, il ne faudra pas se demander pourquoi.

Une armada de fausses solutions à des problèmes bien réels

La députée Laurence Abeille, auteur de la douzième proposition de loi visant à encadrer plus étroitement la téléphonie mobile, vidée de sa substance par trois députés le 31 janvier 2013,[2] se rengorgeait le samedi 27 avril 2013 devant les spectateurs venus voir à Fontenay-sous-Bois (94) le film Full Signal projeté dans le cadre du festival Tous acteurs[3], de militer « pour des connexions filaires dans les écoles à la place du wifi ». Tout en se désolant : « Depuis l’arrivée du quatrième opérateur Free sur le marché, les trois autres ont du mal à s’en sortir. »

A-t-elle enfourché le bon cheval de bataille ? Rien n’est moins sûr.

« Dès lors que l’ordinateur de l’élève est ouvert, l’attention au cours chute de manière très importante », observent des enseignants cités par un rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale (Igen) évaluant les résultats du plan « un collégien, un ordinateur portable » lancé en 2001 par le conseil général des Landes, pour un budget total de 52 millions d’euros.[4]

(...)
Curieusement, Laurence Abeille ne s’est aucunement opposée à la distribution de tablettes tactiles aux écoliers : elle s’est contentée de proposer, avec son groupe Écologistes, un amendement n° 168 enregistré le 5 mars 2013, proposant d’insérer après l’alinéa 3 de l’article 10, les mots : « de contribuer à l’innovation des pratiques et aux expérimentations pédagogiques », qui a ensuite été retiré, ainsi qu’un amendement n° 377 du 6 mars 2013 proposant de compléter le même alinéa par les mots : « y compris pour les élèves en situation de handicap », qui a été, lui, adopté ![2] Selon elle, les tablettes wifi ne seraient donc pas néfastes pour les enfants handicapés ?

(...)
[2]  François Pupponi (SRC Val d’Oise), François Brottes (SRC Isère) et Suzanne Tallard (SRC Charente-Maritime) www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/principe_precaution_ondes_electromagnetiques.asp Amendements n° 168 et n° 377 à l’article 10 de la loi sur la refondation de l’école.

















(...)

Pauvres opérateurs ? Ce n’est pas pour demain !

Marc Cendrier, au nom de l’association Robin des Toits, assurait le 30 avril 2013 devant une poignée de personnes venues entendre sa conférence sur les effets des ondes sur les enfants, que les opérateurs de téléphonie mobile étaient “déstabilisés” par les quatre reconnaissances officielles de la dangerosité de la téléphonie mobile, au point de “craindre pour leur avenir” :
  • Le Parlement européen demandant en 1998 de limiter les émissions radioélectriques à 1 Volt par mètre[9] ;
  • La résolution n° 1815 du Conseil de l’Europe du 15 mai 2011 prônant leur limitation à 0,6 Volts par mètre[10] ;
  • Le classement des radiofréquences par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), rattaché à l’OMS (Organisation mondiale de la santé), dans la catégorie 2B des « cancérogènes possibles pour l’homme » le 31 mai 2011[11] ;
  • Et enfin la reconnaissance, par la Cour suprême de cassation italienne en octobre 2012, que la tumeur du cerveau dont a été atteint un ancien directeur financier d’une multinationale ayant téléphoné au portable entre cinq et six heures par jour, six jours sur sept pendant douze ans, est la conséquence directe de l’usage intense de son téléphone portable. Les juges ont classé sa tumeur comme « maladie professionnelle » et ont condamné l’organisme d’assurance sociale dont dépend cet ex-manager à lui verser une pension d’invalidité, car il est partiellement paralysé du visage depuis une opération d’urgence[12].
Mais toutes ces dispositions officielles sont bel et bien restées lettres mortes en France.

Lors de l’assemblée générale des actionnaires qui s’est tenue l’après-midi même de ce 30 avril 2013, le chiffre d’affaires annoncé par l’opérateur SFR, détenu par le groupe Vivendi, est en 2012 supérieur à 11 milliards d’euros, générés en conservant 21 millions de clients [moyenne, par client : 523 € annuels, soit 43 € par mois]. Principal inconvénient engendré par l’arrivée du quatrième opérateur Free sur le marché : la diminution des tarifs (le chiffre d’affaires en 2011 avait été supérieur à 12 milliards d’euros pour le même nombre de clients) et leur simplification, de 1 600 tarifs (!) à 6 tarifs.

Avec 72 millions de cartes SIM en circulation[13], la « disette » des opérateurs mobiles est donc d’autant moins pour demain qu’ils vont obtenir de l’État une subvention de 20 milliards d’euros pour le déploiement de la 4G.[1] Le milliard d’euros que chacun d’eux a déboursé fin 2011 pour obtenir la licence 4G[14] sera ainsi amplement remboursé…

Et même au-delà, car le coût réel du déploiement de la 4G sera bien en dessous de 20 milliards d’euros : Bouygues Telecom a d’ores et déjà obtenu l’autorisation d’utiliser les infrastructures de son réseau GSM. Les deux autres opérateurs n’auront plus qu’à obtenir de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) les mêmes autorisations, en arguant de la distorsion de concurrence, puis à transférer, avec des offres commerciales adaptées, leurs abonnés GSM qui pour l’instant « saturent les bandes 1800 MHz », sur les nouvelles bandes de la 4G, 800 MHz et 2600 MHz. Comme leurs antennes couvrent déjà l’intégralité du territoire, le tour sera joué : « Pour déployer la 4G sur l’ensemble de l’Hexagone, l’opérateur n’a besoin que de reparamétrer ses 15 000 antennes GSM – une affaire de quelques semaines. »[15] La belle arnaque !

Bouygues Telecom ne se gêne d’ailleurs pas pour émettre d’ores et déjà en 4G sur les sites qu’il exploite, et ce dans la plus totale illégalité du fait de l’absence d’autorisation des propriétaires, laquelle ne pouvait prendre en compte la 4G, alors inexistante, dans les baux anciens, qui concernaient uniquement les antennes GSM (2G), ni dans les plus récents, qui y ajoutaient uniquement des antennes UMTS (3G).
[9]  Parlement européen (1998) Résolution législative portant avis du Parlement européen sur la proposition de recommandation du Conseil relative à la limitation de l’exposition du public aux champs électromagnétiques (0 Hz-300 GHz). COM(98)0268 – C4-0427/98/0166(CNS).

[11]  Communiqué de presse n° 208 du 31 mai 2011 du Centre international de rechercher sur le Cancer. Lancet Oncology, Volume 12, Number 7, p. 624-626, July 2011 : www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(11)70147-4/fulltext?_eventId=login
Étude intégrale : www.wirelesswatchblog.org/wp-content/uploads/2011/06/Lancet-June-2011-11.pdf
Monographie du CIRC n° 102 parue en 2013 : http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol102/mono102.pdf

[12]  www.terraeco.net/Le-portable-responsable-d-une,46558.html, 19 octobre 2012 : « Le portable responsable d’une tumeur au cerveau, selon les juges italiens ».











[13]  www.01net.com/editorial/579661/nouveau-record-72-millions-de-cartes-sim-en-france/ : “Le parc total a augmenté de 7,4 % en douze mois. Du jamais vu depuis dix ans. L’arrivée de Free mobiles a, visiblement, donné un coup de fouet au marché des télécoms mobiles.”









[15]  Le Monde, samedi 16 mars 2013, p. 14 : «Bouygues Telecom pourra lancer la 4G partout en France dès le 1er octobre. Pour ce faire, l’opérateur s’est vu autoriser à utiliser son réseau GSM. »





Les nouvelles technologies attaquent l’économie réelle

Si le gouvernement avait décidé d’injecter ces 20 milliards dans les PME qui viennent de licencier en un an 260 000 personnes[16], à l’instar de ce qui avait été fait en 2008 pour sauver les banques de leur crise, ce garrot n’aurait-il pas stoppé l’hémorragie des suppressions d’emplois qui est la cause profonde de l’augmentation du chômage de masse durable ?

Mais c’est l’option contraire qui a été retenue : plus ils seront connectés à Internet du matin au soir, plus les consommateurs privilégieront l’achat en ligne au détriment du commerce direct, ce qui détruira encore plus l’emploi local. Ce phénomène s’est amplifié avec les téléphones 3G et ne pourra que s’accentuer avec la généralisation des tablettes et le déploiement de la 4G qui accélèrera les connexions mobiles sur tout le territoire.

À Paris, le libraire et disquaire physique Virgin Megastore met déjà la clef sous la porte[17], cependant que son concurrent en ligne Amazon prospère, alors même qu’il ne paie pratiquement pas d’impôt en France.[18] Et on cherche vainement sur les sites français les annonces de recrutement des 2 500 emplois promis le 26 novembre 2012 pour l’ouverture de la plateforme de Lauwin-Planque près de Douai (90 000 m2) d’ici au deuxième semestre 2013.[19] Peut-être faut-il regarder en Belgique, car le site choisi est situé à seulement 25 km de la frontière et 35 km de Tournai ?

Il s’agit là d’un exemple flagrant de la façon dont les technologies nouvelles attaquent l’économie réelle en détruisant l’emploi. Au final, quelques géants du Net aspirent le pouvoir d’achat des ménages pour le confisquer dans des paradis fiscaux. Les flux d’échanges monétaires qui nourrissaient l’économie en retour sont définitivement détournés. Faute de clients et de débouchés pour leur production, les entreprises locales licencient leurs employés et font faillite.

Dorénavant, faute de maîtriser le CRM (Customer Relationship Management, ou « gestion de la relation clients »), par lequel les grosses entreprises se jouent de la crise en transformant leurs fans sur Facebook en clients via l’envoi de mails ciblés, personnalisés et optimisés grâce au tracing par des cookies de leur navigation Internet, rarissimes seront les entreprises qui réussiront à vendre leurs produits : leurs clients passent désormais la majeure partie de leur temps libre les yeux rivés à un écran…

Il faut poser un diagnostic correct pour pouvoir appliquer le remède adéquat. Les emplois industriels ne sont pas les seuls à disparaître. Le commerce et les services sont également touchés. L’évolution du PIB[20] n’explique pas l’ampleur des suppressions d’emplois depuis 2011[21] : il faut aussi prendre en compte la modification de la structure des dépenses des ménages et le déplacement de leurs achats vers des entreprises qui génèrent d’importants chiffres d’affaires avec un faible nombre de salariés. (Voir Nouveau capitalisme ou nouvelle guerre ? ci-après)

Les entreprises sont aussi prises en étau entre la diminution de leur chiffre d’affaires et les loyers qui ne cessent d’augmenter. À Paris, au moment du renouvellement de son bail commercial, le directeur d’un théâtre a eu la surprise de se voir imposer une multiplication par quatre du montant de son loyer. Par la négociation, il a ramené cette augmentation à un doublement. Mais le seul spectacle qui a vraiment bien marché cette année lui a laissé une ardoise correspondant au montant investi pour la publicité. Résultat : quand tout le monde est payé, il ne lui reste rien. Comment continuer dans ces conditions ?

La tenancière d’un restaurant verse un loyer de 1 500 € dans une rue peu fréquentée. Sans explications, ses charges ont été augmentées de 200 à 300 €. À la fin du mois, il ne lui reste même pas de quoi payer les charges sociales, que des huissiers viennent lui réclamer. Comment tenir dans ces conditions ?

Faut-il instaurer une allocation pour le loyer des entreprises en difficulté afin d’empêcher leur cessation d’activité et pour que leurs salariés et leurs dirigeants ne viennent pas gonfler les chiffres du chômage ? Faut-il offrir sur les chaînes publiques des écrans publicitaires gratuits aux entreprises françaises qui n’ont pas les moyens de payer de publicité ? Faut-il subventionner la publicité des spectacles vivants, sans laquelle les meilleurs spectacles ne peuvent pas rencontrer leur public ?

En tout état de cause, l’augmentation du chômage depuis 2011 est bel et bien la preuve que les nouveaux emplois créés par les technologies numériques ne remplacent pas ceux qu’elles ont détruits. Investir 20 milliards dans la 4G ne fera qu’augmenter les suppressions d’emploi dans l’économie réelle. Ce ne sont pas les 10 000 emplois prétendument créés pour le déploiement du très haut débit (annonce du Premier ministre le 28 janvier 2013 lors du séminaire gouvernemental[22] présentant la « feuille de route du gouvernement sur le numérique ») qui pourront contrebalancer l’asphyxie du commerce et des services locaux, déjà bien sinistrés.
[17]  www.newsring.fr/culture/1653-fermeture-de-virgin-la-faute-des-consommateurs : “Le magasin des Champs Elysées, qui emploie 184 salariés, n’a quant à lui fait l’objet d’aucune offre de reprise.”
[18]  www.bfmtv.com/economie/exclusif-amazon-na-paye-3-3-millions-dimpots-france-381470.html : « Exclusif : Amazon n’a payé que 3,3 millions d’impôts en France » : “Le site américain réalise dans l’Hexagone un chiffre d’affaires estimé à 1,6 milliard d’euros. Le fisc lui réclame 200 millions d’euros (…) pour les exercices 2006 à 2010. (…) Le fisc américain a notifié un redressement fiscal de 1,5 milliard de dollars concernant les prix de transferts vers les filiales internationales en 2005-2006.”
[19]  http://lci.tf1.fr/economie/entreprise/amazon-ouvre-pres-de-douai-et-promet-2-500-emplois-7687785.html. Et http://www.metrofrance.com/lille/amazon-va-creer-2-500-emplois-pres-de-douai/mlkz!wDamyhHYzmjE/. Et www.lavoixdunord.fr/economie/amazon-confirme-l-ouverture-d-un-immense-centre-a-ia0b0n855254. Et www.lefigaro.fr/societes/2012/11/22/20005-20121122ARTFIG00398-amazon-va-ouvrir-un-nouvel-entrepot-geant-en-france.php. L’organisation du travail chez Amazon est révélée par le journaliste Jean-Baptiste Melet (26 ans) dans son livre En Amazonie, infiltré dans le « meilleur des mondes », Fayard 2013, ISBN 978-2-213-67765-1, à lire absolument pour décider de boycotter définitivement ce mode d’achat. Il “s’est fait embaucher sur le site de Montélimar, rejoignant les 1 200 intérimaires recrutés pour faire face à l’afflux des demandes précédant les fêtes de fin d’année. [Son] récit, glaçant, tout en gris, raconte ces vies en suspens, l’émergence d’un Lumpenprolétariat des services (…). Il est devenu picker, c’est-à-dire chargé de récupérer dans leurs bins (cellules) les milliers de produits culturels (disques, livres, DVD…) qui seront ensuite emballés par les packers. En équipe de nuit, de 21h30 à 4h50, il expérimente le décalage et la fatigue, les 20 km par jour dans un entrepôt grand comme cinq terrains de football, suivi à la trace par des leads contrôlant par ordinateur [son] degré d’efficacité et de rentabilité, surcaféiné, le dos en compote, (…) [avec] les messages d’alerte qui s’affichent sur son scan quand son rythme ne satisfait pas l’un de ses supérieurs.” Mais chez Amazon, on applaudit à chaque prise de service et la devise est “Éclatez-vous bien !” (Work hard. Have fun. Make history). (Marianne, 1er juin 2013, p. 68-71 : « Amazon, les dessous d’une horreur économique ». Un emploi chez Amazon n’égale donc pas un emploi chez Virgin, tant le géant de la vente en ligne s’inspire du Meilleur des mondes, cette utopie qu’Aldous Huxley publia en 1932 et dans laquelle “une armée de directeurs aurait la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude”. (Extrait de la préface de l’auteur rédigée en 1946, in Le meilleur des mondes, Bibliothèque Plon, 1953).
[20]  Selon la Banque mondiale, le PIB de la France a évolué comme suit : 2008 : -0,1 % ; 2009 : -3,1 % ; 2010 : +1,7 ; 2011 : +1,7 :> http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG






















Les contradictions des opposants au sans-fil

Le 27 avril 2013 à Fontenay-sous-Bois, Dominique Souillac, représentant une association de personnes électro-hypersensibles, exposait leurs revendications suivantes : 1. Limitation de l’exposition des personnes à 0,6 Volt par mètre en extérieur, soit 0,2 Volt par mètre en intérieur ; 2. Reconnaissance de l’électro-hypersensibilité comme un handicap, ouvrant droit à indemnisation ; 3. Établissement de “zones blanches” non couvertes par la téléphonie mobile pour permettre aux personnes électro-hypersensibles de vivre.

À ses côtés à la tribune, le mari d’une femme contrainte par son électro-hypersensibilité de vivre à distance et séparée de lui, dans une maison en province, assurait d’une voix calme et posée : « La téléphonie mobile répond à un besoin essentiel des êtres humains : communiquer. » Et de délivrer ses conseils pour « bien » téléphoner : utiliser une oreillette, etc.

N’est-il pas surprenant qu’aucun de ceux qui luttent contre les antennes-relais de téléphonie mobile n’évoque, même devant un public assez sensibilisé pour aller voir un film ou entendre une conférence à ce sujet, la solution consistant à boycotter les appareils émettant des micro-ondes ?

Tous les opposants à l’amiante avaient le même slogan : « Ban abestos ! », « Il faut bannir l’amiante ! » Ils ont fini par obtenir gain de cause. Les opposants au nucléaire, eux non plus, n’y vont pas par quatre chemins : « Sortons du nucléaire !»  Outre-Rhin, leur message a été enfin entendu. Les opposants aux OGM crient : « Pas d’OGM dans mon assiette ! ». Et obtiennent des moratoires contre leur culture sur notre territoire.

Mais curieusement, dans le domaine de la téléphonie mobile, la majorité des militants ne fait pas grand cas de l’affirmation du chercheur Olle Johansson, de l’Institut Karolinska en Suède : « Si les gens savaient ne serait-ce que 10 % de la vérité sur la téléphonie mobile, ils préfèreraient s’en passer.» [23]

Quant à lui, le professeur Pierre Le Ruz a réaffirmé le 27 avril 2013 : « Je n’ai pas de portable. » Il a également confirmé que les compteurs dit « intelligents » Linky (ou smart-grids) « transforment l’ensemble de l’installation électrique en émetteur de radiofréquences ».

Ces nouveaux compteurs vont donc provoquer un surcroît de maladies ! Mais les opérateurs de téléphonie mobile, les fabricants de portables, les chercheurs scientifiques payés par eux et les décideurs politiques continueront de clamer en cœur que, s’agissant des effets des ondes : « Pour l’instant, rien n’est prouvé ! »

Les manipulations de la Fieec (Fédération des industries électriques et électroniques)[24] ont porté leurs fruits. Combien de personnes deviendront-elles électro-hypersensibles à cause de ces nouveaux compteurs à radiofréquences ? Combien d’enfants deviendront-ils électro-hypersensibles à cause des tablettes individuelles et des tableaux interactifs dans les classes ?

Arrêtons de nous mentir à nous-mêmes, arrêtons de nous mentir les uns aux autres. Arrêtons de mentir à nos enfants. Si un produit est dangereux, il ne faut pas l’utiliser. Le téléphone portable et les tablettes tactiles sont dangereux. Il ne faut pas les utiliser. Les compteurs Linky sont dangereux. Il ne faut pas en équiper les foyers français.
[23]  Affirmation faite à l’auteur le 12 janvier 2009 à l’issue d’un colloque organisé à l’Assemblée nationale par l’association Robin des Toits, cf. lettre d’Annie Lobé au Pr Belpomme le 12 janvier 2009.
Voir aussi, sur www.santepublique-editions.fr, les deux interviews vidéo d’Olle Johansson.










[24]  www.transition-energetique.gouv.fr, cahiers d’acteurs, Les propositions de la Fieec : « Adapter et déployer les outils indispensables au smart grid ».










Calvaire des électro-hypersensibles et intoxication au mercure

Troubles du sommeil, maux de têtes, réactions cutanées, troubles de la concentration et de la mémoire, nausées, fatigue, vertiges, acouphènes, troubles de la vision, troubles cardiaques, etc. : le calvaire des électro-hypersensibles vient de ce que nulle part, ils ne peuvent se placer hors de l’atteinte de ces ondes et de leurs champs électromagnétiques qui traversent les murs, qui sont invisibles, inaudibles, inodores et intouchables, et pour lesquelles ils ont pourtant développé, à leur insu et à leur corps défendant, un désagréable système de détection : leurs malaises (voir le test Êtes-vous trop exposé(e) aux ondes ? et ses résultats).

Tous les électro-hypersensibles sont, ou ont été, porteurs d’amalgames dentaires. Couramment appelés « plombages », ces obturations de caries sont en réalité composées de mercure,[25] un élément neurotoxique à des doses infinitésimales (voir lesquelles dans la pétition pour l’arrêt des ampoules basse consommation et le retour des ampoules à incandescence).

Pour certains, les troubles se sont déclenchés au moment de la dépose de leurs amalgames : si elle n’est pas pratiquée suivant un protocole très strict, cette opération engendre une intoxication maximale au mercure.

Pour d’autres, les troubles sont apparus après l’avènement du wifi (2007-2008), ou en raison d’une exposition particulièrement intense due, par exemple, à l’installation d’une antenne-relais de téléphonie mobile à proximité de leur domicile et/ou de leur lieu de travail (leur nombre a augmenté de façon exponentielle dans les années 2000), ou à cause du téléphone sans fil d’intérieur DECT, ou après la mise en service de la télévision TNT[26] (2011 en Île-de-France) ou la montée en puissance de la 3G depuis 2009 (de 17,4 millions d’utilisateurs fin 2009 à 33,1 millions fin 2012[27]). L’avènement de chaque nouvelle technologie apporte son lot de nouveaux électro-hypersensibles.

Avec 45 millions de porteurs d’amalgames dentaires en France, ce sont 70 % de la population qui sont menacés[28] à mesure que s’accroît l’exposition électromagnétique globale. En effet, bien avant le déclenchement des premiers troubles liés à l’électro-hypersensibilité, ces mêmes troubles avaient été décrits en lien avec l’intoxication au mercure due aux amalgames dentaires.[29]

La raison en est simple : le mercure est un neurotoxique qui se stocke dans nos cellules et perturbe leur fonctionnement, mais contre lequel la mélatonine, une hormone sécrétée uniquement la nuit, a un effet protecteur. L’exposition électromagnétique a pour effet d’empêcher la sécrétion de mélatonine.[30] Lorsqu’elles sont en déficit de mélatonine et privées de son effet protecteur, les personnes intoxiquées au mercure sont atteintes des troubles provoqués par celui-ci (voir ci-après les références et explications).
[25]  “340 tonnes de mercure sont utilisées chaque année en dentisterie”, au niveau mondial. UNEP (2013) Global Mercury Assessment, p. 10. (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).














[28]  Hallberg Ö, Oberfeld G (2006) Letter to the Editor : Will We All Become Electrosensitive ?, Electromagnetic Biology and Medicine, 25 : 189-191.
[29]  Université de Kiel (2002) Amalgames dentaires, un problème de santé publique. Embourg (Belgique), Marco Pietteur, ISBN 2-87211-044-5.






[30]  Lobé A (2007) La fée électricité : fée ou sorcière ? Comment éliminer l’électropollution chez soi Fresnes, SantéPublique éditions, ISBN 978-2-9166-5302-0, chapitre 6, p. 63-83 : « La précieuse mélatonine ».

Des profiteurs font leur beurre sur la souffrance des électro-hypersensibles

En France, des individus, affublés du titre de professeur ou de médecin ont développé un lucratif business sur la souffrance des électro-hypersensibles, qui déboursent jusqu’à 1 000 euros pour des examens sanguins et un pseudo-scanner, pour se voir en fin de compte délivrer une ordonnance standard (la même pour tous) comprenant un anti-histaminique (anti-allergique), un vasodilatateur, de la vitamine B1, de la vitamine B2, du magnésium (non remboursés), un hypoglycémiant, des acides gras omega 3, de la vitamine D (remboursés à 65 %), et un complément alimentaire « anti-âge » dont les supposés bienfaits semblent relever de ceux de la catégorie de la poudre de perlimpinpin.

Le conseil leur est également donné de disjoncter le compteur électrique la nuit, ce qui est efficace, mais ne vaut pas 1 000 euros, surtout quand cette idée vient d’un livre écrit par quelqu’un d’autre. La publication, annoncée en 2009 comme « imminente » par l’éminent professeur, d’une étude à partir de ces « cas » n’a toujours pas été concrétisée quatre ans plus tard.

Ledit professeur ne rechigne pas à signer les attestations pour la MDPH (ex-Cotorep) pour ceux qui veulent se lancer dans la démarche de faire reconnaître leur incapacité de travail comme un handicap et bénéficier d’une indemnisation (le motif est la dépression, l’électro-hypersensibilité n’étant pas reconnue comme handicap en France, contrairement à ce qui se passe en Suède).

D’autres profiteurs ont développé un business tout aussi lucratif en vendant des peintures au carbone et des tissus contenant des fils métalliques, censés atténuer les ondes. Mais comme il est impossible de transformer un lieu de vie en cage de Faraday parfaitement étanche,[31] les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous, loin s’en faut. Une personne devenue électro-hypersensible en 2007 après l’installation du wifi sur son lieu de travail, une bibliothèque de la ville de Paris[32], est restée plusieurs mois en arrêt de maladie après avoir fait repeindre une pièce de son appartement en 2012.

Quant à Claude Hérion, fondateur du premier site Internet francophone sur les ondes Teslabel.be, il est mort d’une crise cardiaque un mois après avoir fait faire de semblables travaux chez lui sous la houlette d’un expert belge ès ondes. Ce qui n’a pas empêché cet « expert » de continuer à commercialiser son attirail de pseudo-protections, qui comprend également des baldaquins à poser sur les lits.

Bien peu des victimes de ces charlatans savent que les fils métalliques des tissus « anti-ondes » se désagrègent avec le temps, notamment après lavage, et que les particules métalliques, lorsqu’elles sont inhalées, augmentent l’intoxication de leurs malheureux utilisateurs. Pour ceux qui se couvrent la tête avec ces tissus, ou avec des feuilles d’aluminium ou des couvertures de survie placées dans des casquettes ou des turbans, la sueur provoquée par l’élévation de la température du cerveau due au manque d’évacuation de la chaleur a tôt fait d’oxyder le métal, puis de percoler ensuite sur le crâne. Bien qu’un soulagement temporaire puisse être ressenti, cette pratique ne peut, à terme, qu’être pire que le mal.
[31]  Affirmation de Marc Albert, fondateur de la société Altech’, spécialiste de la construction de cages de Faraday pour des hôpitaux (salles d’IRM) et pour l’armée française : “Il est impossible de ‘faradiser’ un lieu de vie.”
[32]  Une décision que le maire Bertrand Delanoë a prise directement sans en référer au Conseil de Paris. Métro, 21 février 2007 : « SFR décroche le Wi-Fi. En août, 400 bornes seront installées dans les équipements municipaux et les jardins » : “Coût de l’opération : 2,5 millions d’euros financés exclusivement par la Ville et la Région. Dès 2008, 500 000 euros seront attribués chaque année pour le fonctionnement.”

















 

Lire la suite (Deuxième partie) :
Des remèdes et des solutions sérieuses à mettre en œuvre

Troisième partie        Quatrième partie        Cinquième partie

Réussir sa scolarité et ses examens

Nouveau capitalisme ou nouvelle guerre ?

 

Version imprimée de cet article



[1]  Sources : Le Figaro économie, lundi 6 mai 2013, p. 21 : « L’État veut réduire sa participation dans certaines entreprises publiques » ; Discours de Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale, le 13 décembre 2012 et son projet de loi n° 653 « pour la refondation de l’école » adopté le 19 mars 2013 ; http://droit-finances.commencamarche.net/faq/8791-compteur-linky-prix-et-formalite-d-installation ; bfmtv.com/economie/compteur-electrique-linky-cout-grimpe-496506.html : « Compteur Linky : le coût grimpe encore » ; Communiqué n° 208 du Centre international de recherche sur le cancer du 31 mai 2011 ; Lexpress.fr, 12 juillet 2011 : « 1000 nouveaux cas de cancer par jour en 2011  » ; L’Express, 9 janvier 2013, p. 25 : « Cancer : un foyer pour les ados ».

[2]  François Pupponi (SRC Val d’Oise), François Brottes (SRC Isère) et Suzanne Tallard (SRC Charente-Maritime) www.assemblee-nationale.fr/14/dossiers/principe_precaution_ondes_electromagnetiques.asp. Amendements n° 168 et n° 377 à l’article 10 de la loi sur la refondation de l’école.

[3]  www.MontreuilEnTransition.fr/tous-acteurs

[4]  Le Figaro, lundi 6 mai 2013, p. 13 :  «Les difficiles premiers pas de l’ordinateur à l’école ».
Et http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/08/3/R_2012-148_collegien_250083.pdf.

[5]  Le Monde, mardi 7 mai 2013, p. 6 : « Sur les smartphones et les tablettes, les jeux font un tabac ».

[6]  “À l’issue de leur scolarité à l’école primaire, on constate que 25 % des élèves ont des acquis fragiles et 15 % d’entre eux connaissent des difficultés sévères ou très sévères.” “Près de 20 % des élèves de quinze ans connaissent de grandes difficultés de maîtrise de la langue écrite. Entre 2000 et 2009, cette proportion a augmenté d’environ 30 %, passant de 15 % à 20 %.” In Projet de loi pour la refondation de l’école, adopté par l’Assemblée nationale le 19 mars 2013 et soumis au Sénat sous le n° 441, op. cit., p. 42 § 12 et p. 41 § 8. Voir les articles 10 et 26 dans la version adoptée par le Sénat le 24 mai 2013 et transmise à l’Assemblée nationale sous le n° 151. L’Assemblée Nationale a adopté cette loi en deuxième lecture le mercredi 5 juin 2013 par 304 voix contre 203 sous le numéro 147 (voir les articles 10 et 26 et l’annexe p. 36-37, 41-42 et 56-60).

[7]  Veyret B, Després B, Wiart J (1995) Les effets biologiques des radiofréquences. Conférence invitée. Mémento n° 6 du CNET-France Telecom. Et Testylier G, Tonduli L, Malabiau R, Debouzy JC (2002) Effects of exposure to low level radiofrequency fields on acetylcholine release in hippocampus of freely moving rats. Bioelectromagnetics 23 : 245-255. Et Lobé A (2006) Téléphone portable : Comment se protéger, SantéPublique éditions, Fresnes, ISBN 2-916653-01-5, p. 215-220.

[8]  Calculé le 13 mai 2013 d’après le prix TTC de 44 tablettes sur www.fnac.com (de 129,90 à 858,36€).
www.fnac.com/Tablette-9-a-11/PAR-TAILLE-D-ECRAN/nsh343650/w-4

[9]  Parlement européen (1998) Résolution législative portant avis du Parlement européen sur la proposition de recommandation du Conseil relative à la limitation de l’exposition du public aux champs électromagnétiques (0 Hz-300 GHz). COM(98)0268 – C4-0427/98/0166(CNS).

[10]  http://assembly.coe.int/Mainf.asp?link=/Documents/AdoptedText/ta11/FRES1815.htm

[11]  Communiqué de presse n° 208 du 31 mai 2011 du Centre international de rechercher sur le Cancer. Lancet Oncology, Volume 12, Number 7, p. 624-626, July 2011 : www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(11)70147-4/fulltext?_eventId=login.
Étude intégrale : www.wirelesswatchblog.org/wp-content/uploads/2011/06/Lancet-June-2011-11.pdf
Monographie du CIRC n° 102 parue en 2013. http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol102/mono102.pdf

[12]  www.terraeco.net/Le-portable-responsable-d-une,46558.html, 19 octobre 2012 : « Le portable responsable d’une tumeur au cerveau, selon les juges italiens ».

[13]  www.01net.com/editorial/579661/nouveau-record-72-millions-de-cartes-sim-en-france/ : “Le parc total a augmenté de 7,4 % en douze mois. Du jamais vu depuis dix ans. L’arrivée de Free mobiles a, visiblement, donné un coup de fouet au marché des télécoms mobiles.”

[14]  www.lesechos.fr/22/12/2011/lesechos.fr/0201809018942_la-vente-des-licences-4g-rapporte-3-5-milliards-d-euros-a-l-etat-francais.htm

[15]  Le Monde, samedi 16 mars 2013, p. 14 : «Bouygues Telecom pourra lancer la 4G partout en France dès le 1er octobre. Pour ce faire, l’opérateur s’est vu autoriser à utiliser son réseau GSM. »

[16]  www.20minutes.fr/economie/1145077-20130425-pourquoi-chomage-france-na-fini-battre-records

[17]  www.newsring.fr/culture/1653-fermeture-de-virgin-la-faute-des-consommateurs : “Le magasin des Champs Elysées, qui emploie 184 salariés, n’a quant à lui fait l’objet d’aucune offre de reprise.”

[18]  www.bfmtv.com/economie/exclusif-amazon-na-paye-3-3-millions-dimpots-france-381470.html : « Exclusif : Amazon n’a payé que 3,3 millions d’impôts en France » : “Le site américain réalise dans l’Hexagone un chiffre d’affaires estimé à 1,6 milliard d’euros. Le fisc lui réclame 200 millions d’euros (…) pour les exercices 2006 à 2010. (…) Le fisc américain a notifié un redressement fiscal de 1,5 milliard de dollars concernant les prix de transferts vers les filiales internationales en 2005-2006.”

[19]  http://lci.tf1.fr/economie/entreprise/amazon-ouvre-pres-de-douai-et-promet-2-500-emplois-7687785.html. Et http://www.metrofrance.com/lille/amazon-va-creer-2-500-emplois-pres-de-douai/mlkz!wDamyhHYzmjE/. Et www.lavoixdunord.fr/economie/amazon-confirme-l-ouverture-d-un-immense-centre-a-ia0b0n855254. Et www.lefigaro.fr/societes/2012/11/22/20005-20121122ARTFIG00398-amazon-va-ouvrir-un-nouvel-entrepot-geant-en-france.php. L’organisation du travail chez Amazon est révélée par le journaliste Jean-Baptiste Melet (26 ans) dans son livre Amazonie, infiltré dans le « meilleur des mondes », Fayard 2013. Il “s’est fait embaucher sur le site de Montélimar, rejoignant les 1 200 intérimaires recrutés pour faire face à l’afflux des demandes précédant les fêtes de fin d’année. [Son] récit, glaçant, tout en gris, raconte ces vies en suspens, l’émergence d’un Lumpenprolétariat des services (…). Il est devenu picker, c’est-à-dire chargé de récupérer dans leurs bins (cellules) les milliers de produits culturels (disques, livres, DVD…) qui seront ensuite emballés par les packers. En équipe de nuit, de 21h30 à 4h50, il expérimente le décalage et la fatigue, les 20 km par jour dans un entrepôt grand comme cinq terrains de football, suivi à la trace par des leads contrôlant par ordinateur [son] degré d’efficacité et de rentabilité, surcaféiné, le dos en compote, (…) [avec] les messages d’alerte qui s’affichent sur son scan quand son rythme ne satisfait pas l’un de ses supérieurs.” Mais chez Amazon, on applaudit à chaque prise de service et la devise est “Eclatez-vous bien !” (Work hard. Have fun. Make history). (Marianne, 1er juin 2013, p. 68-71 : « Amazon, les dessous d’une horreur économique ». Un emploi chez Amazon n’égale donc pas un emploi chez Virgin, tant est grand le pas vers le Meilleur des mondes, cette utopie qu’Aldous Huxley publia en 1932 et dans laquelle “une armée de directeurs aurait la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude”. (Extrait de la préface de l’auteur rédigée en 1946, in Le meilleur des mondes, Bibliothèque Plon, 1953).

[20]  Selon la Banque mondiale, le PIB de la France a évolué comme suit :
2008 : -0,1 % ; 2009 : -3,1 % ; 2010 : +1,7 ; 2011 : +1,7 : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG

[21]  http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14

[22]  http://www.dailymotion.com/video/xxup6e-le-numerique-au-coeur-du-nouveau-modele-francais_news#.UTC1dDfl6So, à voir dans la page www.education.gouv.fr/cid70569/feuille-de-route-du-gouvernement-sur-le-numerique-des-mesures-pour-l-ecole.html.

[23]  Affirmation faite à l’auteur le 12 janvier 2009 à l’issue d’un colloque organisé à l’Assemblée nationale par l’association Robin des Toits, cf. lettre d’Annie Lobé au Pr Belpomme le 12 janvier 2009.
Voir aussi, sur www.santepublique-editions.fr, les deux interviews vidéo d’Olle Johansson.

[24]  www.transition-energetique.gouv.fr, cahiers d’acteurs, Les propositions de la Fieec : « Adapter et déployer les outils indispensables au smart grid ».

[25]  “340 tonnes de mercure sont utilisées chaque année en dentisterie”, au niveau mondial. UNEP (2013) Global Mercury Assessment, p. 10. (Programme des Nations Unies pour l’Environnement).

[26]  TNT : voir les dates de basculement définitif

[27]  www.arcep.fr/index.php?id=36#c29875, p. 11.

[28]  Hallberg Ö, Oberfeld G (2006) Letter to the Editor : Will We All Become Electrosensitive ?, Electromagnetic Biology and Medicine, 25 : 189-191.

[29]  Université de Kiel (2002) Amalgames dentaires, un problème de santé publique. Embourg (Belgique), Marco Pietteur, ISBN 2-87211-044-5.

[30]  Lobé A (2007) La fée électricité : fée ou sorcière ? Comment éliminer l’électropollution chez soi Fresnes, SantéPublique éditions, ISBN 978-2-9166-5302-0, chapitre 6, p. 63-83 : « La précieuse mélatonine ».

[31]  Affirmation de Marc Albert, fondateur de la société Altech’, spécialiste de la construction de cages de Faraday pour des hôpitaux (salles d’IRM) et pour l’armée française : “Il est impossible de ‘faradiser’ un lieu de vie.”

[32]  Une décision que le maire Bertrand Delanoë a prise directement sans en référer au Conseil de Paris. Métro, 21 février 2007 : « SFR décroche le Wi-Fi. En août, 400 bornes seront installées dans les équipements municipaux et les jardins » : “Coût de l’opération : 2,5 millions d’euros financés exclusivement par la Ville et la Région. Dès 2008, 500 000 euros seront attribués chaque année pour le fonctionnement.”

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Lire la suite (Deuxième partie) :
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Réussir sa scolarité et ses examens

Nouveau capitalisme ou nouvelle guerre ?

Le coût d’État des gadgets sans fil

Le coût d’État des gadgets sans fil

La décision du gouvernement de distribuer des tablettes wifi à tous les écoliers (entérinée par la loi sur la refondation de l’école votée le 5 juin 2013) aura de graves répercussions sur cette génération, qui sont analysées dans cet article.
Inclut l’article Nouveau capitalisme ou nouvelle guerre ? rédigé en août 2005, ainsi que Réussir sa scolarité et ses examens de la naturopathe Sabine Campion.

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